ENSEIGNEMENT. LEARNIG BY DOING OU L’APPRENTISSAGE PAR LA PRATIQUE. Pour offrir la possibilité aux jeunes Marocains d’accéder à des formations qui répondent aux besoins du marché de l’emploi, l’État et les universités, tant publiques que privées, mettent les bouchées doubles. Jamais rentrée n’aura été été aussi prolifique que celle de 2022-2023, en termes d’initiatives visant à tendre vers l’excellence.
Après plusieurs mois de vacances, les étudiants ont repris le chemin de l’université. Leur nombre s’élève, cette année, à 1.238.000 inscrits, soit une augmentation de 5,97% par rapport à l’année dernière. À noter que cette hausse inclut les étudiants dans les établissements à accès libre et ceux à accès limité. Pour améliorer les conditions d’étude de cette population estudiantine conformément aux exigences de la réforme pédagogique, la capacité d’accueil a été revue à la hausse, avec quelque 20.000 nouvelles places, grâce aux extensions réalisées dans de nombreuses universités. À cela s’ajoute la création de trois nouvelles cités universitaires, une publique et deux en partenariat avec le secteur privé, avec une capacité de 2.023 lits. Pour améliorer la qualité de l’offre pédagogique, il a été décidé de procéder au lancement, dans les universités privées et partenaires, de nouvelles filières en anglais, dont 10 licences, 7 masters et un doctorat en médecine, en plus de 21 diplômes d’anglais. Ainsi, plus de 12.000 étudiants suivront un module de langue anglaise au cours de cette année universitaire.
Parmi les nouveautés, figurent également d’autres initiatives allant dans le sens de l’excellence universitaire. Il s’agit, entre autres, du lancement d’un nouveau cursus de formation en médecine sur une période de six ans au lieu de sept, permettant d’augmenter le nombre de diplômés des facultés de médecine, de pharmacie et de médecine dentaire en 2026, afin de mieux accompagner le chantier royal de généralisation de la couverture sociale. Toujours dans ce même chapitre, le gouvernement semble mettre les bouchées doubles pour faire face à la pénurie actuelle de ressources humaines et anticiper une aggravation potentielle du manque de médecins.
Alors que l’entrée en vigueur de la généralisation des allocations familiales est prévue en 2023, pour être atteinte en 2024, l’Exécutif multiplie les efforts et les initiatives en vue de renforcer les effectifs des blouses blanches. Le Conseil de gouvernement a approuvé récemment un nouveau projet de décret complétant le décret n°2.04.89 du 7 juin 2004 fixant la vocation des établissements universitaires, les cycles des études supérieures, ainsi que les diplômes nationaux correspondants.
Ce texte vise à établir des passerelles entre les différentes facultés de médecine, de pharmacie et de médecine dentaire, et entre ces mêmes facultés et les autres établissements d’enseignement supérieur en vue de permettre aux étudiants de changer d’orientation tout en préservant leurs acquis. Si l’idée semble noble sur le papier, le projet est loin de faire l’unanimité au sein des médecins. D’aucuns estiment que s’il venait à aboutir, il pourrait nuire à la qualité de la médecine au Maroc. Plus grave encore, cette formation «insuffisante» des futurs médecins pourrait faire des ravages, s’alarment les syndicalistes.
Fermons cette parenthèse pour parler d’autres nouveautés, notamment la création en 2023, de trois instituts nationaux de recherche thématique, pour répondre aux priorités nationales de développement dans le domaine de la santé, de l’eau et de l’intelligence artificielle ainsi que l’allocation d’un budget de 600 millions de dirhams destiné à soutenir les activités de recherche scientifique et à augmenter le nombre de bourses allouées. L’objectif étant de favoriser la mobilité des doctorants pour atteindre 1.300 bourses, en plus de la publication de plus de 14.000 articles scientifiques dans des revues internationales d’ici fin 2023. Notons que plus de 224.000 demandes de bourses d’études supérieures ont été enregistrées, cette année, via la plateforme «Minhaty».
Par ailleurs, pour accompagner le processus de réforme globale du système d’enseignement supérieur et de la recherche scientifique, la tutelle s’est engagée à œuvrer à la promulgation d’un ensemble de textes législatifs et réglementaires, dont le projet de statut du corps des enseignants-chercheurs. Cette année universitaire marquera le début de la mise en application du Plan d’accélération de la transformation de l’écosystème d’enseignement supérieur, de la recherche scientifique et de l’innovation (PACTE ESRI 2030) et l’activation de la nouvelle ingénierie stratégique en vue de mobiliser l’ensemble des acteurs à la préparation de générations hautement qualifiées. L’enjeu étant de relever les défis actuels et futurs tout en proposant des solutions innovantes à même de contribuer au développement socio-économique du pays.
Du côté des établissements, publics comme privés, il y a également de nouvelles tendances en termes d’offres. Caractéristique des programmes des universités des pays industrialisés, le learning by doing ou l’apprentissage par la pratique se fait petit à petit une place au Maroc, et nombreux sont les établissements nationaux qui ont décidé de renforcer leur offre, cette année, en y intégrant cette pratique. D’autres écoles et universités, on le verra dans ce dossier, ont déjà adhéré à cette philosophie d’enseignement et de formation pour une meilleure articulation de leurs systèmes d’enseignement, notamment en termes d’employabilité. Ces universités marocaines commencent à sortir du lot en proposant à leurs étudiants des possibilités d’apprentissage axées sur les compétences professionnelles et des pédagogies d’apprentissage intégrées au travail (AIT). Last but not least, elles prévoient également des voyages d’études et offrent la possibilité d’alterner travail et études. Ces établissements partageront avec nous leurs meilleures pratiques dans ce focus consacré aux possibilités novatrices de formation et d’apprentissage où nous allons mettre en exergue les principales tendances en vogue.
Source : leseco.ma